Certains chiens ne s'éduquent pas... FAUX !

Tous les chiens devraient être éduqués !

Si, si, si, même un chihuahua, même un chien de chasse, même un chien loup… même votre chien 🙃 !

Le cas des petits chiens…

Ils sont mignons, ils sont minuscules, ils sont fragiles, ils sont frileux… alors on les porte dans les bras tout le temps, on ne les laisse jamais interagir avec d’autres chiens, on les garde toujours contre soi, on ne leur demande pas grand chose, et on leur apprend même à faire pipi sur des alèses, comme ça pas besoin de sortir affronter le dangereux monde extérieur ! Et quand il s’agit de les faire soigner, ils dévoilent à votre vétérinaire tout le potentiel de leurs dents ^^

Oui, c’est une caricature… Et évidemment, il y a quelques précautions à prendre pour protéger au mieux ces petits gabarits ! Mais quand ils tremblent et cherchent à mordre alors qu’on ne les a même pas encore touchés, ou qu’ils refusent de se déplacer au sol, ce n’est pas du “caractère” ou de la “fainéantise”, c’est plus souvent une trouille phénoménale… de tout. Parce qu’ils ne savent pas comment gérer des situations nouvelles ou des contraintes auxquelles ils n’ont pas été correctement habitués.

Les petits chiens actuels se sont bien éloignés du chien-loup “d’origine” via les processus de sélection, et pourtant ils restent des chiens, avec des besoins physiologiques et comportementaux de chiens. Les couper du monde extérieur (souvent dès l’élevage, dans un but de protection extrème), favorise le développement de certains comportements anxieux ou phobiques. Et vous conviendrez que passer toute sa vie à stresser de tout dès que le milieu ou les personnes sont différentes de d’habitude, ce n’est pas franchement compatible avec la notion de bien-être…

Alors, sortez vos petits chiens, apprenez-leur des choses, montrez-leur le monde, et faîtes en sorte qu’ils puissent se sentir en confiance dans plein de situations différentes ! On est d’accord, on rencontre rarement des problèmes de marche en laisse avec un chihuahua d’à peine 1kg, et ce n’est pas forcément utile qu’un bouledogue français sache faire “assis” et “couché” à la perfection. Mais apprendre à croiser des congénères sereinement, apprendre à rester immobile lors de soins, apprendre à se laisser toucher, apprendre à revenir joyeusement au rappel, apprendre à se détendre, c’est aussi de l’éducation, et ça ne pourra qu’améliorer le confort de vie de votre mini-compagnon.

Le cas des chiens “têtus”

Certains chiens ont cette réputation de “chien tête-de-pioche-qui-n’en-fait-qu’à-sa-tête” : je pense notamment au cocker, au teckel, au fox ou au jagd terrier… et pourtant, tout n’est souvent qu’une question de motivation !

Les chiens avec un bon instinct de chasse par exemple, vont naturellement être attirés par certaines odeurs, et avoir du mal à s’en détacher sur simple demande : ça flaire, ça piste, et ça finit par partir en courant avec le nez par-terre, en risquant de se perdre dans le bois ou de se faire percuter par une voiture. C’est dangereux pour le chien, parfois dangereux pour la faune sauvage locale, et surtout très anxiogène pour son propriétaire qui pensait faire une balade tranquille… et ce n’est pas de la mauvaise volonté de la part du chien, c’est juste qu’à ce moment là, l’intérêt du pistage était supérieur à tout le reste du point de vue du chien.

Et bien ça se travaille ! (Si si si, patience et persévérance sont vos alliées !)

Et ce qui va aider en particulier, c’est l’éducation, pour trouver ce qui motive votre chien, créer une belle relation avec lui, satisfaire ses besoins d’activité, travailler le rappel… jusqu’à atteindre le stade où il aura plus envie de revenir vers vous plutôt que de suivre sa piste !

Le cas des chiens dits “primitifs”

On les aime parce qu’ils sont beaux, fiers, indépendants, dans un contexte où le “naturel” et le “sauvage” est à la mode (chiens loups, akitas, shiba inu, chow-chow…). Grace aux processus de sélection sur le caractère et au travail de bons éleveurs, certaines lignées ont largement évolué vers la compagnie et sont maintenant très adaptées à une vie domestique, avec des chiens bien dans leurs pattes, bien sociabilisés, éduqués pour s’adapter au quotidien d’une vie en famille, et avec des bipèdes conscients de leurs besoins.

Il existe également des chiens primitifs plus “difficiles” : intouchables, fugueurs, prédateurs, … mais comme dans toutes les races de chiens en fait ! Ce n’est pas qu’une histoire de race, ni une fatalité. Le comportement du chien est évidemment influencé par sa génétique, mais il est surtout modelé par ses expériences de vie (conditions d’élevage, interactions avec les êtres vivants qui l’entourent, éducation, satisfaction de ses besoins d’activité…).

Alors, à propos des difficultés supposées de l’éducation des chiens primitifs… est-ce vraiment un problème de race, ou bien est-ce juste qu’on oublie que ce sont toujours des chiens et pas des loups sauvages ? A méditer ;p

Pour faire court…

• Un teckel avec un rappel impeccable, ça existe.
• Un chihuahua ultra sociable et à l’aise chez le vétérinaire, ça existe.
• Un épagneul breton qui adore l’agility, ça existe.
• Un border collie plan-plan capable de rester calme à la maison, ça existe.
• Un chien-loup tchequoslovaque qui vient demander des caresses à un inconnu, ça existe.

Alors… ne cataloguez pas votre chien uniquement en fonction de ses prédispositions raciales, prenez en compte ses particularités individuelles, avec son caractère, ses motivations, et ses besoins à lui : c’est la base d’une bonne compréhension mutuelle.

Bien-sûr que certains chiens sont plus difficiles à éduquer que d’autres, mais les mécanismes d’apprentissage sont les mêmes pour toutes les races. Ne rangez pas votre chien dans une case sous pretexte que “telle race ne s’éduque pas” : prenez le temps de comprendre votre chien pour l’éduquer, toujours de manière POSITIVE, pour son bien-être et le votre !